Ciné-concert MAYA DEREN – Surprise Barbue

Projection des 3 films de Maya Deren, recréation sonore en direct par Benjamin Moutte et Kévin Valentin (Surprise Barbue)
JEUDI 6 avril à 20h00

10€ tarif plein // 8€ réduit


Meshes of the afternoon
Rituals in transfigured time
At land

Icône du cinéma underground, Maya Deren a influencé des générations de cinéastes, dont David Lynch. Femme libre, artiste radicale, elle est aujourd’hui redécouverte par les féministes. L’actrice s’est battue toute sa vie pour une liberté d’expression dans ses films, bien loin des normes hollywoodiennes et des carcans masculins. 

Maya Deren a 26 ans quand sort son premier film Meshes in the Afternoon, dont l’approche est révolutionnaire pour l’époque. Elle-même décrit ses films comme expérimentaux, chorégraphiques, poétiques, métaphysiques. Ce premier film se rapporte aux liens existant entre l’imaginaire et la réalité objective. Le film commence dans la réalité pour se terminer dans celle-ci. Entre-temps, l’imagination, présentée ici sous la forme d’un rêve, est intervenue. Elle s’empare d’un incident particulier et lui donne une importance considérable puis rabat le produit de ses circonvolutions dans la réalité. La protagoniste n’est pas victime d’hallucinations, dont le monde lui serait indépendant pour ne pas dire inconscient ; bien au contraire, elle est détruite par une action imaginaire.

Ritual in transfigured time développe plus avant cette idée de créer de la danse à partir d’éléments extérieurs à celle-ci. Hormis Rita Christiani et Frank Westbrook, aucune des personnes qui apparaissent dans le film ne sont des danseurs et, à part une très brève séquence, les mouvements réalisés ne sont pas des mouvements de danse. Ce qui fait de ce film un film de danse, c’est que tous les mouvements – stylisés ou fortuits ou détail – sont directement liés les uns aux autres comme partie d’un tout qu’est le film, selon un concept chorégraphique.

At Land investit l’idée du temps et de l’espace du 19ème siècle. Bien que ce film ne réussisse pas totalement à remplacer les conventions littéraires et le sens symbolique par des moyens spécifiquement filmiques. Des séquences telles que celle des dunes, où la caméra est arrêtée afin que le personnage parcourt une grande distance avant d’être refilmé (alors que le résultat propose un continu), produisent une diminution de la taille du personnage et procurent un fort impact émotionnel qui n’aurait pu être traduit cinématographiquement d’aucune autre manière. On pourrait en dire autant de la technique répétée consistant à relier deux lieux différents au moyen des mouvements continus d’un personnage. De même dans la dernière séquence où elle court à travers des temps déjà déroulés ou qui continuent de s’écouler.

Deux mots sur le groupe

Surprise Barbue est un duo dijonnais qui joue avec plein de synthétiseurs dans des positions inconfortables. Leur approche musicale riche et minimaliste nous a conquis et on leur fait une confiance aveugle pour la recréation sonore des films d’une cinéaste si immense qu’est Maya Deren !

en partenariat avec Loaded Collective

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