Gimme the Loot

par François Cavadenti

Gimme the Loot

Ce film présenté à Cannes dans la section Un Certain Regard est une belle surprise. Adam Léon, parfait inconnu jusqu’ici, rejoint la cohorte des cinéastes new-yorkais « indépendants » qui ont fait preuve d’une belle originalité ces dernières décennies. Cependant dans Gimme the Loot, le jeune réalisateur (31 ans) prend le contre-pied de la tendance qui est de filmer les adolescents luttant au cœur des clans ou des bandes dans un paysage urbain souvent glauque et hostile. Non, ici le Bronx et Manhattan sont lumineux sans être pour autant des décors de carte postale. Nos deux complices Sofia et Malcolm arpentent gaillardement, au son du hip hop et de la soul music, les rues et les parcs de la Grosse Pomme avec pour objectifs de dégoter une cagnotte de 500 dollars, de soudoyer un gardien et de réaliser une fresque dans le stade de baseball des Mets pour se faire connaître. Mais les deux jeunes graffeurs vont accumuler les échecs. Sans jamais baisser les bras, soit dit en passant.

Dans la manière de filmer et dans les dialogues, on pense avec Gimme the Loot au ton léger, badin et à la fraicheur de certains Rohmer. Adam Léon lui se réfère ouvertement au film Le Petit Fugitif (passé à l’Eldo) où au cœur de l’été, un enfant déambulait dans un New-York plutôt bienveillant.

Le petit budget de ce film que l’on classerait dans une certaine veine naturaliste (on peut y voir aussi une fable) nous le rend très sympathique. C’est notre coup de cœur de la semaine.

Gimme the Loot

Gimme the Loot d’Adam Leon, avec Tashiana Washington, Ty Hickson (2012, 1 h 21). À l’Eldorado depuis le 2 janvier 2013.