La Lettre d’Archimède # 98

Le changement dans la continuité

Après une année et demie sans vous écrire, je tente de relancer la Lettre que certains m’ont réclamée de temps en temps. J’ai longtemps refusé, arguant de la masse de travail nécessaire pour tenir le rythme hebdomadaire et de ma défaillance survenue à l’approche de la centième. Mais cet été, affaibli par la canicule, j’ai cédé à la demande répétée. Reprendre dans les mêmes conditions étant voué à un échec plus ou moins rapide, j’ai décidé de me placer sous l’égide d’un ancien président de la République — n’y voyez aucune revendication politique de ma part — et de faire mien le slogan de la campagne qui le rendit victorieux, « Le changement dans la continuité », formule qui certes ne veut rien dire mais que tout le monde comprend.

Le rythme hebdomadaire n’étant plus tenable, la Lettre devient mensuelle et ne sera plus imprimée. Ces changements allègeront le travail de formatage et permettront à la Lettre de ne plus être restreinte à la présentation des sorties. La Lettre nouveau format sera composée :

  • d’une partie Actualités dans la continuité de ce qui était fait auparavant, présentations de sorties, de soirées, de cycles et d’autres événements tenus à l’Eldorado ;
  • d’une partie Tribune, plus libre dans son contenu, sans la contrainte de suivre l’actualité de l’Eldorado ;
  • des rubriques et informations récurrentes comme le Film mystère et des Rendez-vous de l’Eldo.

Un message électronique vous sera envoyé chaque mois avec l’éditorial, les Rendez-vous de l’Eldo, et un résumé des autres articles avec un lien hypertexte pour les consulter sur le site web de l’Eldorado. J’ai opté pour une présentation simple mais qui pourra s’enrichir (ainsi que le contenu) au fil des mois.

Depuis longtemps je désirais ne pas être seul à rédiger la Lettre, mais les contraintes effrayaient la plupart des personnes que j’approchais, Moyocoyani (fréquemment) et Joe Chip (épisodiquement) ayant été les seuls à accepter ma proposition. Pour l’actuel numéro, j’ai demandé à quelques fidèles de l’Eldorado de nous rejoindre, Mako, Neyton Carà et Didier le Tracteur ont répondu présent et quelques autres m’ont promis des textes pour les mois prochains. Le rythme mensuel devrait permettre de retrouver mes « acolytes » très régulièrement. J’espère que cette belle équipe s’agrandira et si vous-même avez envie de nous rejoindre pour nous parler de films que vous avez vu, à l’Eldo ou ailleurs, ou de tout autre sujet lié au cinéma, n’hésitez pas à me contacter.

La rentrée cinématographique s’annonce belle avec des films aussi différents que Leave No Trace et Un peuple et son roi, Les Frères Sisters et Mademoiselle de Joncquières, sans compter ceux sortis en août et que je vous conseille de voir avant qu’ils ne quittent l’affiche. Septembre est aussi souvent une période de changement : nous ne verrons plus la toujours souriante et compétente Manon qui préfère la grisaille parisienne à nous — certes, au Studio des Ursulines, elle aurait pu plus mal tomber. Ils ne seront pas moins de deux pour tenter de la remplacer : bon vent à elle, bienvenue à eux !

À bientôt à l’Eldo !

Archimède


Actualités

BlacKkKlansman. J’ai infiltré le Ku Klux Klan
par Moyocoyani

Il y a quelques années, Woody Allen déclarait en interview essayer à chaque projet de réaliser son Citizen Kane, un chef-d’œuvre, ou au moins un film total, parfaitement accompli. La phrase peut surprendre compte tenu de sa filmographie, et on pourrait s’attendre à l’entendre d’autres bouches, parmi lesquelles celle de Spike Lee, l’un de ces réalisateurs qui semble concevoir chaque œuvre comme la dernière, comme le film testamentaire dans lequel il doit se retrouver entièrement. Ce qui peut expliquer la relative homogénéité thématique de son travail, l’énergie impressionnante déployée film après film à aborder des sujets similaires avec une rare incisivité politique. Lire la suite…

Anatahan
par Archimède

Après nous avoir proposé Morocco (1930) dans son cycle d’été, l’Eldorado nous permet de découvrir l’ultime œuvre de Josef von Sternberg, Anatahan, son « meilleur film » écrira le cinéaste dans son autobiographie, De Vienne à Shanghai (1965). Tourné à Kyoto de décembre 1952 à février 1953, Anatahan sort initialement en juin 1953 au Japon, en mai 1954 aux États-Unis et en mars 1956 en France. Plus tard, Sternberg demande au directeur de la photographie Okazaki Kozo de tourner quelques images inspirées de La Grande Vague de Kanagawa de Hokusai et des estampes érotiques de Suzuki Harunobu pour remplacer certains plans dans un nouveau montage effectué en 1958. Lire la suite…

Attention, bovidés en liberté (Le Quatuor à cornes)
par Mako

Qu’est-ce que ça donne quand quatre vaches sortent de leur pré pour une folle épopée vers l’océan ? Et bien des aventures pour le moins rocambolesques que B. Botella, E. Gorgiard, A. Demuynck et P. Hecquet vous proposent de découvrir au fil de trois courts-métrages !

D’entrée de jeu, on nous présente le sympathique quatuor : chacune des bovines tachetées a un caractère bien trempé. Pour Rosine, vache un peu fofolle et curieuse, c’est l’heure de la chasse aux papillons. Aglaé, elle, c’est l’aventureuse, toujours enthousiaste, toujours motivée et surtout très bavarde. Lire la suite…

Hors sentiers (Leave No Trace)
par Joe Chip

C’est en 2010 que nous avions découvert la cinéaste Debra Granik avec le très réussi Winter Bones, Grand Prix au festival de Sundance et qui avait révélé une toute jeune actrice, Jennifer Lawrence. Le film se déroulait dans les forêts des monts Ozarks, contrée reculée du Missouri, au sein d’une communauté rurale âpre et silencieuse, où une jeune ado à la recherche de son père se confrontait à la brutalité du monde. Le nouveau film de Debra Granik, Leave No Trace (littéralement « sans laisser de trace ») poursuit l’exploration de cette veine naturaliste mêlant parcours intime et réalisme social, avec toujours comme toile de fond une nature omniprésente, tour à tour protectrice, dangereuse ou féérique. Lire la suite…


Tribune

Barbara Loden / Wanda
par Neyton Carà

Cet été, sur les écrans de l’Eldo, nous avons pu découvrir ou redécouvrir un film rare parmi les films rares : Wanda.

Wanda est un film américain de 1970, un film de Barbara Loden :

  • elle en a écrit le scénario, c’est un scénario original et c’est son premier, elle mettra du temps à l’écrire, s’y reprendra à plusieurs fois ;
  • elle réalise le film, c’est son premier film en temps que réalisatrice, elle a 38 ans au moment du tournage.

Chronique de tractage # 1 / Les Vrais Mariages
par Didier le Tracteur

Lz Poirier sauvageDepuis que nous tractons, grâce à notre constance et la présence parmi nous d’une figure appréciée et reconnue du commerce dijonnais traditionnel, nous avons tissé des liens de voisinage solides et chaleureux avec certains habitants du centre-ville. L’une de nos désormais voisines, madame M., ne manque jamais de venir nous faire un brin de causette en se rendant au marché.

Cet été, la grande affaire pour madame M. aura été les mariages. Lire la suite…

Capsule temporelle # 1 / Septembre 1898
par Archimède

L’amateur de spectacles de type cinématographe — on ne dira pas cinéphile avant une vingtaine d’années — n’avait pas toujours l’occasion de s’adonner à sa passion dans le Dijon de 1898. Heureusement pour lui, vers la mi-août, le Cinématographe Morand s’était installé à l’Exposition universelle et internationale qui se tenait aux alentours du rond-point du Parc. La concurrence était rude : le village noir (un zoo humain avec ses 150 Soudanais), le palais mauresque et la reconstitution d’une rue marocaine,, le panorama des mines d’or du Transvaal, les couveuses d’enfants avec ses bébés vivants, les rayons X (dont la découverte avait été publiée par Röntgen le jour même de la première projection au Grand Café du Cinématographe Lumière, le 28 décembre 1895) ou le palais des glaces, sans compter les fontaines lumineuses en soirée ainsi que les concerts vocaux et les grands bals populaires à l’occasion. Lire la suite…

Film mystère # 98

Je m’associe à Moyocoyani pour vous conseiller d’aller voir BlacKkKlansman, satire de l’idée de l’Amérique blanche d’hier et d’aujourd’hui. Si les personnages sont caricaturaux et le message politique sans subtilité, Spike Lee apporte un peu plus de nuances quant aux héritages, en particulier cinématographiques. Je vous propose de reconnaître un film qui apparaît dans une discussion entre Patrice et Ron. Lire la suite…

Rendez-vous à l’Eldo

Les sorties et les événements répertoriés sont ceux prévus à la date d’envoi de La Lettre. Cette liste de rendez-vous est susceptible d’être complétée, et les dates ou les horaires modifiés suite à un contretemps. Pour éviter toute mauvaise surprise, consultez toujours le site web de l’Eldorado ou son programme imprimé.

Sorties du mois

  • Anatahan (1953) de Josef von Sternberg. À partir du 5 septembre ; séance du vendredi 7 avec une introduction par Maël et discussion après la projection.
  • Les Frères Sisters (The Sisters Brothers ; 2018) de Jacques Audiard. À partir du 19 septembre.
  • I Feel Good (2018) de Benoît Delépine et Gustave Kervern. À partir du 26 septembre ; avant-première le mardi 11 (20 h 30) en présence de Jean Dujardin et Gustave Kervern.
  • Invasion (予兆 散歩する侵略者 劇場版 ; 2017) de Kiyoshi Kurosawa. À partir du 5 septembre.
  • Leave No Trace (2018) de Debra Granik. À partir du 19 septembre.
  • Libre (2018) de Michel Toesca. À partir du 26 septembre ; rencontre avec Cédric Herrou, protagoniste du film, le jeudi 27 (20 h 15).
  • Mademoiselle de Joncquières (2018) d’Emmanuel Mouret. À partir du 12 septembre.
  • Le Quatuor à cornes (2017 – 2018) de Benjamin Botella, Arnaud Demuynck, Emmanuelle Gorgiard et Pascale Hecquet. À partir du 12 septembre.

Événements du mois

  • Vendredi 7 (20 h) : Anatahan — introduction par Maël, projection et discussion en salle. Tarifs habituels.
  • Mardi 11 (20 h 30) : Rencontre avec Jean Dujardin et Gustave Kervern — projection d’I Feel Good en avant-première (complet).
  • Vendredi 14 (20 h) : Soirée jazz, à l’initiative de l’association Jazz’On. Introduction à la vie et la musique d’Ornette Coleman – projection d’Ornette Coleman. Made in America (1985) de Shirley Clarke — musique live — pot. Tarifs : adhérents Jazz’On et Collectif Eldo : 7,50 € ; 9 € sinon. Préventes des places en cours.
  • Dimanche 16 (9 h – 13 h 30) : Journée du patrimoine 2018. Visite de cabine — Fonctionnement d’une salle de cinéma — Balade contée sur l’histoire et l’évolution des salles de cinéma à Dijon — Braderie d’affiches. Entrée libre.
  • Jeudi 27 (20 h 15) : Rencontre avec Cédric Herrou — projection de Libre. Tarifs habituels. Préventes des places en cours.

Contact

Vous pouvez m’écrire à archimede@cinema-eldorado.com. ou à l’adresse du cinéma si vous préférez la voie postale :

Archimède
c/o Cinéma Eldorado
21 RUE ALFRED DE MUSSET
21000 DIJON

Vous pouvez accéder aux précédentes Lettres sur le site de l’Eldorado : https://cinemaeldorado.wordpress.com/la-lettre/.

Pour recevoir la Lettre par courrier électronique, communiquez votre adresse mail à l’Eldorado (une boîte aux lettres est prévue à cet effet à l’accueil) ou à l’adresse archimede@cinema-eldorado.com.

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