How to save a dead friend

Séance discutée avec Clément Schneider

Le parcours que l’Eldo et l’ACID* (ont envie de vous proposer conjointement s’apparente à une bal(l)ade en trois films. D’abord la ballade avec deux « l » comme la Ballade des pendus de Villon ou celle de la Mauvaise réputation de Verlaine. Soit donc des formes avant tout poétiques, mélancoliques peut-être, tragiques parfois, émouvantes c’est sûr. Mais aussi, balade à travers l’espace et le temps, qui parcourra la Russie de Poutine (How to save a dead friend de Marusya Syroechkovskaya), et ira, via un détour par l’Inde, jusqu’au pays de Caux en Normandie (Un Prince de Pierre Creton) en passant par la frontière américano-mexicaine (The soiled doves of Tijuana de Jean-Charles Hue).

Second rendez-vous :
Lundi 8 avril à 20h15
How to save a dead friend
De Marusya Syroechkovskaya. 2023. 1h43. VOST

“ En une métaphore fulgurante, qui traverse le film, l’autodestruction de jeunes russes y devient le miroir de l’autodestruction de tout un pays, qui s’enfonce dans un bad trip sans issue. Le dénouement sera tragique, mais le cinéma résiste, refuse de laisser le dernier mot à la fatalité. Marusya Syroechkovskaya filme Kimi, Kimi filme Marusya. Et le montage, guidé par une voix frappante de douceur face à un monde inhabitable, entraîne sans cesse le récit ailleurs. Vers une histoire de tendresse et d’amour. Des éclats de joie y brillent au milieu de la nuit ; la part lumineuse des deux compagnons s’y révèle au bord de l’abîme, comme un baroud d’honneur à la mort, un cri de rage contre le régime ”

Né en 1989, Clément Schneider étudie la réalisation à la Fémis dont il sort diplômé en 2013. Après l’école, il fonde avec deux associées la société de production Les Films d’Argile afin de conserver indépendance et liberté dans son travail de création. Il devient ainsi producteur en plus de son métier de metteur en scène. En parallèle de ses activités de cinéaste, il travaille plusieurs années comme projectionniste dans différentes salles de cinéma où se forge son goût pour la transmission et le partage des films auprès des spectateurs. En 2018, son premier long-métrage Un violent désir de bonheur est sélectionné à l’ACID Cannes, puis dans de nombreux festivals internationaux, avant de sortir en salle. Il est, depuis 2022, titulaire d’un doctorat en études cinématographiques. Sa thèse de recherche-création s’intitule « Par ailleurs, le cinéma est une utopie. »

*L’ACID (Association du Cinéma Indépendant pour sa Diffusion) nait en 1992 de la volonté de cinéastes de s’emparer des enjeux liés à la diffusion des films, à leurs inégalités d’exposition et d’accès aux programmateurs et spectateurs. Ils ont très tôt affirmé leur souhait d’aller échanger avec les publics et revendiqué l’inscription du cinéma indépendant dans l’action culturelle de proximité.

Dernier rendez-vous :
Lundi 10 juin à 20h15
Un prince
De Pierre Creton. 2023. 1h22.